Le château La Tour Gueyraud

            ‎Avec l’achat par la municipalité du château La Tou r Gueyraud, nous voilà tous châtelains ! Le domaine de la Tou r Gueyraud recèle de nombreux trésors et détient tout un pan de l’histoire de notre commune, à travers son chai, son parc et la magnifique villa italienne qui a encore de beaux jours devant elle.

            Au milieu du XVIIIème siècle, un morcellement du domaine de Cocujac donna naissance à celui de Gueyraud lequel comportait 100 journaux de terres (environ 33 hectares) et un bâtiment tombant en ruines, alors propriété du baron de Cayla. Puis il fut acheté en 1860 par la famille Préveraud de Sonneville qui fit construire le château actuel, à savoir « une villa italienne carrée, élégante, couronnée d'une terrasse et surmontée d'une tour carrée servant de cage à un bel escalier à double départ et terminée par une terrasse d'où l'on découvre un joli point de vue» ainsi que le décrit E.Guillon dans Les Châteaux de la Gironde publié en 1868. C’est alors que le nom de La tour Gueyraud lui est donné.

            Tour GueyraudToutefois ce n'est pas l'architecture du château qui fit la renommée du domaine mais bien le chai édifié en 1863 ainsi qu'un cuvier à étage très moderne et des celliers pouvant contenir jusqu'à 500 tonneaux. En effet, monsieur Préveraud de Sonneville fut l'un des premiers viticulteurs de la région à mécaniser le travail de vinification : « plus de pressoirs, plus d'hommes pour fouler la vendange, partout une machine apparaît pour suppléer les bras, une grue enlève la vendange, un wagonnet la roule sur un chemin de fer, un fouloir placé dons la cuve même la broie et l'égrappe ... ». Selon l'ouvrage de Féret, Les vins de l'Entre-deux-Mers paru en 1897, environ 45 hectares de vignobles étaient cultivés à La tour Gueyraud produisant « des vins se distinguant par beaucoup de souplesse et de vivacité dans le goût et dans la couleur », ce qui ‎valut à ses propriétaires l'obtention de plusieurs médailles (expositions universelles de Paris, Altona, Lyon).

            Malgré des difficultés successorales qui obligèrent la famille de Sonneville à se défaire momentanément du château dans ‎les années 1930, celui-ci resta dans la famille jusqu'en septembre 2001 quand le château, ses dépendances ainsi qu'une partie des terres furent achetés par la municipalité de Sainte­Eulalie. Depuis, l'association Concordia y a encadré plusieurs chantiers de jeunes pour nettoyer le parc et le bois, ce qui devrait permettre aux Eulaliens de pouvoir prendre rapidement possession, sinon du château lui-même, du moins de ‎son espace vert.

Auteur : M.Dagens

 La Tusque de Sainte-Eulalie, une motte féodale

croquis la Tusque

           Vers l’an 800 Charlemagne arrive à Burdigala. Le château fort féodal de la Tusque, dans le bois de Cocujac sur les terres de Sainte-Eulalie, se dresse fièrement sur sa ‎motte, entouré d'un large fossé. Retour avec croquis et légende sur ce pan de l’histoire ‎de notre village.

            La Tusque de Sainte-Eulalie, qui a donné son nom au nouveau lotissement édifié au lieu-dit Cocujac, est implantée dans le bois du domaine de la Tour Gueyraud. Il s'agit d'une motte de terre circulaire d'environ 4 mètres de hauteur et 27 mètres de diamètre entourée d'un large fossé, aujourd'hui recouverte de végétation. Elle est installée au sein d'une vaste enceinte rectangulaire d'environ 150 mètres de long et 90 mètres de large (l'actuel bois), dont deux des côtés sont bor‎dés par des ruisseaux, celui des Greyseaux étant le plus profond.

            Dans son Dictionnaire raisonné de l'architecture de 1854-1868, Viollet-le-Duc considère que ce site aurait abrité un château franc du type de ceux construits en plaine au Xème siècle, la butte centrale ayant servi à l'édification d'un donjon de bois.

             Il est évident que cette motte de terre façonnée par la main de l'homme n'a pas cessé d'intriguer puisque l'histoire locale rapporte que d'anciens propriétaires du site y ont cherché vainement un trésor, ne trouvant que quelques ossements. L'ouverture prochaine du lieu à la population permettra à chacun de se faire une opinion sur la validité de l'hypothèse évoquée par Viollet-le-Duc. Voici la reconstitution qu'il en pro‎posait.

 Légende : ‎A : départ du fossé méridional  ‎B : source et ruisseau (fossés ouest et nord) ‎ C : emplacement supposé d'une porte avec palissade  D : motte et donjon ‎ E : vallum et porte principale protégée ‎ F: entailles dans la contrescarpe, relevées par L.Drouyn  G : place des assemblées ‎H : tumuli (tombes - tertres)

Auteur : M.Dagens 

  « Unis pour construire l’Europe » … depuis trente ans.

           Les flonflons de la fête de Pentecôte viennent de s’éteindre, les urnes des élections européennes ont été vidées et l’été est là porteur d’espoirs et de craintes climatiques. Tout cela semble bien anodin et pourtant, il y a trente ans des hommes et femmes de Sainte-Eulalie décidaient d’unir les destinées de notre commune à celles d’un petit village du nord de la Bavière, Hain-Im-Spessart. Dès 1973, Serge Dutruch, conseiller municipal (puis maire de 1977 à 1989), engageait des discussions avec les autorités de cette commune afin de réaliser un jumelage dont l’objectif était de rapprocher les Européens et d’effacer les séquelles des guerres antérieures. Le pari était osé et demandait pour voir le jour des hommes et femmes de conviction. Il s’en trouvait ici pour accompagner ce projet (Le maire Georges Portmann et son 1er adjoint Jean Lesgourgues, l’Abbé Borderie, Mme Lassalle-Saint-Jean)  et là bas pour lui donner une chance de vivre (le maire Hubert Klebing, son 1er adjoint Norbert Zentgraf et Bela Ritter, employée de mairie).

            Au mois de juin 1974, pour la Pentecôte, notre commune organisait les cérémonies officielles qui venaient sceller l’entente entre nos deux villages et dès le mois de juillet, Annie Brouillaud, directrice d’école, accompagnait une trentaine d’élèves de Sainte-Eulalie à la découverte de la « commune sœur ». Ces deux échanges impliquant adultes et jeunes ont marqué les mémoires car ils engageaient deux communautés qui s’ignoraient jusque là dans un avenir commun plein d’incertitudes mais aussi d’espérances. L’année suivante concrétisait les efforts entrepris, un groupe de jeunes allemands était reçu dans notre village et au mois d’août, Hain organisait à son tour des cérémonies officielles qui retentirent dans tout le Spessart.

            Cette union à d’eux était-elle solide ? Nul ne le savait mais tous ceux qui l’avaient initiée l’espéraient. Lorsqu’en 1978, la ville de Hain dut se fondre dans la commune voisine de Laufach, la question de l’avenir du jumelage s’est posée. Pouvait-on continuer cette entreprise avec des gens qui ne l’avaient pas voulue et une communauté qui multipliait par cinq le nombre de ses habitants ? En réalité, le débat a été vite tranché. Le rencontre jumelagevolontarisme des Eulaliens et des habitants de Hain engagés depuis cinq ans dans les échanges franco-allemands emporta l’adhésion du nouveau maire Ewald Schwartz et de son équipe. Un mouvement d’une vitalité étonnante était amorcé et faisait écho dans notre voisinage. Carbon-Blanc, Bassens  puis Ambarès  s’engageaient à leur tour dans un partenariat avec des communes allemandes (Grossostheim, Kleinostheim, Kelheim) et une commune anglaise (Norton-Radstock).

            Le comité de jumelage de Sainte-Eulalie, à l’origine une commission extramunicipale ouverte aux habitants de la commune, devint en 1989 une association indépendante. Sous l’impulsion d’Isabelle Depiot, il élargit son horizon européen en signant en 1994 un accord de jumelage avec la ville de Yepes en Espagne (Castille – La Mancha). L’année 2004 est donc une étape importante de célébration mais aussi de réflexion autour de ce partenariat original qui ne peut naître et durer sans la participation active des citoyens des différentes communes européennes.

Légende : 1973 : M.Zentgraf, H.Klebing, l'abbé Borderie, G.Portmann, S.Dutruch et l’interprète lors d’une rencontre à Hain-Im-Spessart préparant le jumelage.

Auteur : F.Heinrich

Les Places, un projet d’urbanisation original

C’est en 1959, il y a 45 ans, que furent livrées les vingt maisons du premier lotissement construit sur notre territoire communal. Cette année marque le début d’une ère nouvelle liée à la croissance démographique de l’après guerre, le baby-boom, et à l’entrée dans une longue période de croissance économique, les Trente glorieuses.

Situé au sud de la commune au lieu-dit Les Places sur un terrain plat de 16 772 m² acquis en avril 1956 par la municipalité, ce premier lotissement est unique en son genre car il fut aménagé par et pour le compte d’une association créée en 1954, l’ASEAP (Association sainte-eulalienne d’accession à la propriété), dont les membres et futurs propriétaires s’acquittaient d’un droit d’entrée de 2000 francs (de 1957).

sud-ouest Les PlacesL’objectif de la municipalité et des adhérents était de construire des « maisons économiques et familiales » dont Jean Barbou, natif de Sainte-Eulalie, fut l’architecte. L’appel d’offre fut lancé dans la presse régionale, Sud-Ouest et La République de Bordeaux et du Sud Ouest, en décembre 1956 et la construction du lotissement fut achevée en mars 1959.

Pendant toutes ces années, l’association percevait de ses membres une cotisation mensuelle de 6000 francs, les aides de la CAF et les subventions du ministère de la Reconstruction et payait, après contrôle de l’architecte, les entreprises auxquelles elle faisait appel pour construire, au moindre coût, les maisons individuelles de type F4 ou F5. Des vingt premiers propriétaires, sept habitent encore ce lotissement et voisinent avec les enfants ou petits enfants de ces pionniers qui choisirent notre commune pour y « faire leur vie » et finalement y « faire souche ».

 Légende de la photographie : Quotidien Sud-Ouest, 12 novembre 1957 : au premier plan M.Portmann, sénateur - maire, et M.Gallet, entrepreneur en maçonnerie, posent la 1ère pierre du lotissement Les Places.

Auteur : F.Heinrich

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